Pourquoi les Cyclades? Exil consenti, ces îles au plus loin de moi m'ont emmené maintes fois, en même temps qu'elles ébauchaient, entre leurs flancs arides et par delà toute construction mentale, un possible chemin vers l'essentiel, vers le plus intime.
Théra, Ios, Syros, Andros, Tinos et Délos, l'Apparente... De quel large viennent-elles en vérité, pour m'avoir assailli avec la vélémence du meltem qui les porte?
Cet archipel nu - collection de galets de marbre pareils à des poings fermés, à des cœurs au battement millénaire - grésille dans une lumière en liesse, il est un centre de gravité, une semence disposée comme on ne sait quels signes, à l'horizon de l'inconnu...
Elle-même hors de tout lien, l'île ne peut que qu'aimanter le voyageur sans bagage qui en chacun de nous veille devant ce que Victor Hugo a applé "cette ouverture de toutes parts qui est la mer".
La première édition de ce livre est parue chez Voix d'encre en 1995, sous le titre Instantanés des Cyclades, avec une traduction grecque de Constantin Kaïtéris et des calligraphies d'Henri Renoux, dont les roseaux taillés ont su donner à certains vers une chair expressive de formes et de couleurs et leur transmettre la joie du mouvement.
Une deuxième édition, augmentée de trois suites (Questions à la mer, La lumière tranche, Parole d'île), a vu le jour chez le même éditeur en 2000, sous le titre Cyclades, semences de mer. Elle comportait en plus des encres de Christos Santamouris, un artiste originaire de Tinos, l'île qui a nourri de sa clarté comme de sa nudité la plupart des poèmes.
Revue et augmentée, cette troisième édition s'est enrichie d'une nouvelle suite intitulée Île obstinée. Sa partie iconographique, en partie inédite, a également été remaniée.
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