« On distinguait deux espèces de magie : la haute magie ou magie blanche, aussi nommée théurgie, et la basse magie ou magie noire, aussi nommée goétie. La première s’adressait aux forces célestes, aux bons esprits ; la seconde aux génies terrestres, aux mauvais esprits.
La magie noire ou goétie se pratiquait la nuit autour des tombeaux, avec des gémissements et des lamentations. Elle avait pour but de faire du mal, d’exciter les passions déréglées, de porter au crime. Plotin, Porphyre, Jamblique, la définissent : l’invocation des démons malfaisants pour nuire aux hommes avec plus de sûreté. Les ministres de cet art redoutable se vantaient de faire sortir les mânes de leurs sombres demeures. Ils exerçaient leurs maléfices, durant une nuit obscure, dans des lieux retirés auxquels s’attachaient d’effrayants souvenirs, ou dans des cavernes, à proximité des tombeaux ; ils sacrifiaient des victimes noires, et poussaient des lamentations et des gémissements. Ils violaient les sépultures et cherchaient dans les cadavres divers ingrédients qui entraient dans la composition de leurs charmes, de leurs maléfices. Ils employaient des herbes vénéneuses, des substances dégoûtantes, et allaient même quelquefois jusqu’à égorger des enfants. On leur supposait le pouvoir de jeter des sorts sur les hommes et sur les animaux, de les frapper de maladies ou de mort, d’intervertir l’ordre de la nature, de commander aux éléments, de changer les saisons, de faire sécher les moissons sur pied, d’empêcher la maturité des fruits, etc.
Dans la magie blanche ou théurgie, au contraire, on n’invoquait que les dieux bienfaisants pour procurer du bien aux hommes.
Tous les magiciens s’attribuaient l’évocation des morts. Pour cela, ils dressaient un autel dans une caverne, ils offraient un sacrifice, traçaient un cercle autour de l’autel avec leur baguette, le parcouraient plusieurs fois, l’arrosaient de sang, et par certaines invocations forçaient les mânes de se montrer à celui qui demandait à les voir et à leur parler.
Ils faisaient aussi apparaître telle personne ou tel animal qu’on désirait. »
Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
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