De la prison du Châtelet aux tavernes de province, des Coquillards
à Gilles de Rais, Valérie Toureille explore l'immense variété des
crimes et des délits, des lieux où ils sont commis et de leurs auteurs
pour proposer un éclairage inédit sur la société médiévale.
Loin de l'image d'un Moyen Âge sombre et sanglant, où la violence
serait omniprésente et où des juges inflexibles prôneraient la torture,
le châtiment du crime dans les temps médiévaux a fort peu à voir
avec notre vision contemporaine. Un acte ne devient «crime» que s'il
tombe sous le coup de la justice et la dispersion des peines reflète
une échelle de valeurs qui nous est aujourd'hui en partie étrangère.
Le vol ou le faux-monnayage se voient ainsi parfois plus sévèrement
punis que l'homicide !
Puisant dans de nombreuses sources - registres criminels, coutumiers
et textes législatifs -, cette histoire nous plonge au coeur de la
justice médiévale, entre vengeance, réparation et punition. D'abord
prérogative royale, la justice passe progressivement sous l'autorité des
seigneurs et de l'Église avec la dilution de l'autorité publique à partir
du Xe siècle. Ce sera la grande entreprise des souverains de la fin du
Moyen Âge que de s'en réapproprier l'exercice et d'en faire l'un des
éléments essentiels de l'État moderne. Lorsque le XVe siècle s'achève,
tous les éléments du droit criminel français sont en place.
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