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Où étiez-vous le 15 septembre 1954 ? Voilà le genre de questions stupides qu'on pose à la radio. Comme si les gens pouvaient se rappeler... Évidemment, il y a des exceptions. Moi, par exemple. Il paraît que j'ai une mémoire d'éléphant. Le 15 septembre 1954, j'étais à Cabourg, je faisais des châteaux de sable avec ma sœur. Pendant que nous perdions l'Indochine, mes parents se disputaient. Ma mère voulait son indépendance. Mon père voulait la paix. Ce soir-là, ils se sont quittés pour toujours. À cause de Madeleine. Entre Madeleine et moi, ça a été le coup de foudre avait dit ma mère. Un peu plus qu'une amitié, un peu moins qu'une passion. Allez savoir. Un jour, je raconterai leur histoire. Une histoire pleine de bruit et de fureur, avec des uniformes bleu marine tachés de sang, quand des Français faisaient la chasse aux Juifs, pendant que d'autres les aidaient à passer les frontières. Avec des femmes habillées new-look, tailleur demi-saison et talons aiguilles, quand la France de l'après-guerre roulait en quatre chevaux, en écoutant Jean Nohain. Il y aura des mariages, des anniversaires, les rues de Lyon sous la neige, l'odeur de l'ambre solaire, et des enfants, beaucoup d'enfants, aux joues barbouillées de larmes et de rouge à lèvres. Je sais. Je sais que le passé ne reviendra plus, à quoi bon fouiller dans des souvenirs qui ne sont même pas les miens ? Vous me trouvez naïve, je ne suis que cruelle. Le temps est venu de dévoiler, un à un, tous ces secrets, comme des lettres d'amour au parfum indiscret. Il faudra bien que j'aie le dernier mot.