En ce mois de mai 1627, le capitaine Alatriste et Iñigo Balboa, qui a maintenant dix-sept ans, naviguent toutes voiles dehors sur la Mulâtre, une galère espagnole servant d'escorte à des navires marchands. Ils sont à la poursuite d'une galiote barbaresque. Le capitaine donne ses ordres et le comité, fouet à la main, « dessine un pourpoint de rouges coquelicots » sur le dos des rameurs. L'abordage est sanglant et plante le décor historique de ce sixième tome des Aventures du capitaine Alatriste : la turbulente frontière méditerranéenne, croisement de races, de langues et de vieilles haines. Parce qu'ils doivent gagner leur vie, le capitaine et son page feront escale à Oran, où les troupes espagnoles soumettent sans pitié les populations maures, à Malte, à Naples, où régnent des ruffians en tous genres, et surtout, ils livreront de mémorables combats navals dont le plus spectaculaire est celui que la Mulâtre engage, sur les côtes d'Anatolie, contre cinq galères turques en une bataille digne de celle de Lépante.
Mais, dans cette reconstitution historique magnifique et cruelle, la bataille majeure est celle que livre Arturo Pérez-Reverte avec le langage. En redonnant à la langue de Cervantes une extraordinaire modernité, l'auteur a doté les récits de la vie d'Alatriste d'une langue qui leur est propre et élève la série au rang de grande littérature.
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