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Une promenade dans la forêt finlandaise, la caresse de l’écorce des arbres, un refrain d’Elvis Presley, un navire flottant dans le ciel de l’Irlande du Moyen Âge, un alpiniste aigri, le chant d’un flocon de neige, les eaux souterraines de Paris, des œuvres de Giuseppe Penone, David Nash ou Tomás Saraceno… L’air de rien, brodant à partir d’un souvenir personnel, d’une anecdote ou d’une rencontre avec un artiste, Tim Ingold prend soin des mots et des idées et maîtrise à la perfection l’art d’un récit qui monte progressivement en puissance théorique de manière à renverser complètement notre manière d’envisager notre rapport au monde. Correspondances, c’est à la fois la forme de ces courts textes écrits comme s’il s’adressait à un ami ; c’est aussi, sur le fond, son objectif ultime : cesser de se confronter aux choses et tenter de correspondre avec elles en tissant un dialogue fertile pour la pensée, condition sine qua non pour avoir une chance de retomber amoureux du monde.
“Pour qu'une pensée soit une idée, elle doit déranger, perturber, telle une rafale de vent sur un tas de feuilles mortes.”
Anthropologue britannique né en 1948, spécialiste du peuple sami de Laponie, Tim Ingold est professeur émérite à l’université d’Aberdeen. Proche de Philippe Descola, il est l’un des principaux artisans du renouveau de l’anthropologie en y incluant la dimension non humaine et l’ensemble du vivant dans ses rapports avec les humains.