Dès leur rencontre en 1827, Victor Hugo et Charles-Augustin Sainte-Beuve se sont liés d'une amitié passionnée, exigeante, emblématique aussi du mouvement romantique. Une amitié toujours à la recherche de son paradis perdu après les beaux jours du Cénacle, et qui ne cessera de se dégrader à mesure que Victor Hugo deviendra un roi littéraire tandis que Sainte-Beuve entrera dans l'ombre de la critique.
Les causes de discordes ne manquent pas : pour exister, Sainte-Beuve le poète de l'intime et le critique littéraire doit rompre le cordon ombilical qui le relie à son glorieux mentor. Hugo, de son côté, ne peut admettre la réticence, voire l'hostilité croissante de son ancien panégyriste. Et puis, entre eux, il y a Adèle Hugo, épouse négligée par l'un et maîtresse clandestine de l'autre. Leur relation ne pouvait aboutir qu'à une impasse : un silence lourd de reproches qui s'installe entre eux après l'entrée de Sainte-Beuve à l'Académie française en 1845, et qui ne sera plus brisé.
Réunies pour la première fois dans une édition critique, les quelque cent vingt lettres que Hugo et Sainte-Beuve se sont échangées au cours de ces dix-huit années tiennent la chronique de cette amitié déçue et déchue entre deux des plus grandes figures du XIXe siècle.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.