Coréennes
Coréennes doit s'entendre ici au sens de Gnossiennes ou Provinciales c'est-à-dire « pièces d'inspiration coréenne ». On y trouvera, outre les dames de Corée (qui à elles seules vaudraient plus d'un long-métrage), des tortues qui rient, des géants qui pleurent, un légume qui rend immortel, trois petites filles changées en astres, un ours médecin, un chien qui mange la lune, un tambour qui fait danser les tigres, plusieurs chouettes, et sur ce décor immortel un pays anéanti hier par la guerre, qui repousse « à la vitesse d'une plante au cinéma » entre Marx et les fées. Vous apprendrez encore que les Coréens ont inventé l'imprimerie avant Gutenberg, le cuirassé avant Potemkine et la Grande Garabagne avant Michaux, dans ce « court-métrage » où l'on souhaite voir apparaître un genre distinct de l'album et du reportage, qu'on appellerait faute de mieux ciné-essai comme il y a des ciné-romans - à une seule réserve près, mais d'importance : les personnages ne s'y expriment pas encore par de jolis phylactères en forme de nuage, comme dans les comics. Mais il faut savoir attendre...
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