Au moment où il écrit ces deux contes, Joë Bousquet (1897-1950), blessé à 21 ans et paralysé depuis, gardant le lit depuis 25 ans sans discontinuer, est loin d'en avoir fini avec l'objet de sa vie : ce qu'il nomme « Son souci dominant, quoi ? : l'aventure du langage » : mais cette époque est aussi celle du revirement ; et de l'apparemment reniement : « Mon oeuvre commence en 1943 avec l'élaboration d'un langage sans métaphores », écrit-il... 1943, c'est l'année même où commence l'écriture du Cahier de Lapalme dont nous tirons deux des contes publiés ici : posthumes, à l'unique édition épuisée, il était temps de les redonner à lire. Car c'est un langage entier qui se rêve et se cherche ici : une langue de mots enfin écrin du réel ; et non pas simple écran - de fumée. J. B le note lui-même en marge de Morte-la-vive, magnifiquement : « incarcérer les mots du jour ». Que le conte & sa poésie soient la forme retenue pour risquer l'essai n'a que l'apparence du paradoxe.
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