«Un jour, jour de printemps et de nouvelle
lune, il se fit un grand mouvement dans le royaume
des fées. Les sylphides s'éveillaient avant l'aurore
pour se parfumer avec la poussière des lis ;
les ondines cherchaient pour se mirer l'endroit le
plus clair de leur fontaine ; les dames des bois
oubliaient d'agacer et d'égarer les voyageurs
pour se couronner de violettes et d'anémones ;
car toutes étaient conviées à une grande fête que
donnait le soir même la reine des fées à son
peuple. A l'heure convenue, comme vous le pensez
bien, ces dames arrivèrent en foule, exactes et
empressées, chacune voyageant à sa manière :
l'une dans une conque de saphyr attelée de
papillons ; l'autre dans une feuille de rose emportée
par le vent ; d'autres enfin, et ce fut le plus
grand nombre, chevauchant en croupe, tout bonnement,
comme de simples reines, avec un chevalier
de la Table-Ronde. Une seule manquait au
rendez-vous.»
Ces contes ont l'auréole d'une poésie faite de
tendresse, de sensibilité et de révolte, le tout couronné
d'un amour profond de la nature où les
petites histoires fantastiques caressent notre
Histoire. Écrivain de génie ruiné par l'alcool, l'errance
et le désespoir, Hégésippe Moreau fut un
poète maudit qui n'a pas pu s'imposer comme tel
au XIXe siècle. Il écrit sans le sou et souffre dans
ses écrits. Les cinq contes présentés ici sont tirés
de son recueil Le Myosotis, petits contes et petits
vers, publié quelques semaines avant sa mort en
1838.
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