Au moyen d'une esthétique minimaliste et sobre, représentative de l'écriture
dramatique de José Sanchis Sinisterra, Conspiración carmín et Sangre lunar abordent
des sujets fort différents : alors que l'un privilégie l'humour et la critique sociale, l'autre
met l'accent sur la complexité des rapports humains. Conspiración carmín est un texte
idéologiquement engagé, plein d'ironie et d'optimisme qui fait l'apologie des utopies
révolutionnaires. L'auteur imagine une organisation secrète dont la mission serait de
saboter le système dominant. Marsal, agent de ce réseau
«subversif», fera du public son premier complice. Si le
rythme de Conspiración carmín ne laisse pas de place au
répit, Sangre lunar se construit, en revanche, autour de
l'idée d'immobilisme. Sanchis Sinisterra approfondit ici la
sphère de l'intime et des rapports entre la vie et la mort à
partir d'un vrai fait divers : Lucía, jeune fille dans le coma,
est violée dans son sommeil et tombe enceinte. Dès lors
une question se pose : faut-il la faire avorter ? Le dramaturge
réussit là une pièce à la fois dérangeante et tendre,
angoissante et sensible, mariant l'émotionnel et le rationnel,
au-delà de tout manichéisme.
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