« Que fut mon enfance ? Une suite d'erreurs. Erreurs de la part de ceux qui veulent les enfants comme ils les aiment, au lieu de les aimer comme ils sont. »
Tout avait bien mal commencé : son père est mort avant sa naissance. Sa mère, magnifique, se tuera à la tâche pour l'élever. Il n'a alors que six ans, et une seule obsession : jouer du piano, comme elle.
L'orphelin, désespéré, est recueilli par une marraine, de bonne volonté sans doute, mais dont la bigoterie austère semble sans limite. Le gosse devient intraitable. Elle l'envoie à l'orphelinat où il apprend la faim, les coups, l'humiliation et l'injustice. La machine infernale est en marche.
L'absence de tendresse le jette dans une révolte dont il a d'ailleurs l'obscure vocation. L'enfant rebelle devient un délinquant, il est ballotté d'institutions en institutions, toujours plus dures, toujours plus inhumaines : pensionnats, maisons de redressement, prisons.
Ce non-récupérable lutte sans trêve. D'aventures sordides en aventures sordides, de misères physiques en misères morales, l'adolescent grandit quand même. Et toujours cette idée fixe, naïve : apprendre le piano et passer son « bachot ».
Cette enfance brisée, c'est celle de Julien Blanc. Son récit est bouleversant, sans artifices, sans tricheries et révèle une pureté que rien, ni personne n'a pu ternir.
Confusion des peines est paru, pour la première fois, en 1943.
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