Les Conférences sur l'affinité de la peinture avec le reste des beaux-arts jettent un nouveau jour sur la carrière de l'inventeur du célèbre code Morse, connu avant tout à l'époque, comme un des peintres américains les plus prometteurs de sa génération.
Prononcées à New York en 1826, et longtemps restées inédites, ces conférences ne s'offrent pas seulement comme une curiosité historique. Leur placement revendiqué à la croisée des arts et des sciences, le rôle éminent qu'y jouent des catégories d'invention et d'imitation, détachées de leur stricte appartenance aux beaux-arts et reliées à l'industrie thermique naissante, la production enfin d'une définition « élargie » de l'art étonnamment moderne, font paraître une pensée esthétique singulière. Sa dette à l'égard de la philosophie écossaise des décennies précédentes, comme à l'égard du néo-classicisme de Joshua Reynolds, ne suffit pas à la définir, pas plus que les traces perceptibles de la fréquentation par le jeune apprenti-peintre, à Londres, de cercles coleridgiens.
Les circulations transatlantiques qui informent la démarche de Morse, et plus encore le statut inédit qu'acquiert l'art dans la démocratie toute neuve qu'est la république des États-Unis, donnent à son discours des résonances tout à fait actuelles, que renforce la forme d'une des toutes premières conférences publiques consacrées à l'art, à destination d'un public non professionnel.
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