Complexités du posthumanisme
Après la révolution économique globale et la révolution digitale ou cyber-révolution, voici advenue la révolution génétique, celle de la biologie moléculaire et de ses applications bio-industrielles. Les nouveaux développements dans les bio-sciences et les tentatives de la techno-industrie pour transformer la vie même en marchandise montrent que le néo-capitalisme mondial ne fait pas que coloniser la vie quotidienne mais que son intention est de réifier et de coloniser la vie elle-même à la recherche du profit.
La conjonction du capitalisme, de l'informatique et de la génétique semble ouvrir la voie à la modification technologique et à la marchandisation de la nature humaine et, ce faisant, à un nouveau genre de réification (Verdinglichung) que ni Marx ni Lukács n'avaient entrevu en forgeant le concept : en dépassant les anciennes distinctions ontologiques entre l'animal, l'homme et l'objet, les techno-sciences peuvent les réduire à des gènes, des molécules et des machines qui peuvent être mélangés et recombinés en un monstrueux artefact vivant.
Frédéric Vandenberghe propose ici une analyse critique du post-humanisme dans une perspective humaniste qui, si elle exagère parfois l'étendue du risque, ou si elle semble catastrophique voire conservatrice, est avant tout une lutte politique contre les nouvelles réifications de notre époque. En étudiant les philosophies et les sociologies post-humanistes de la technologie, l'auteur y voit les expressions idéologiques de la logique culturelle du néo-capitalisme et il les utilise comme des sources pour développer une critique post-marxiste de l'économie bio-politique.
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