Ce qui est passionnant, avec les compétences sociales, c'est qu'elles sont au carrefour d'un plus individuel et d'un plus collectif. Le plus individuel, c'est le rapport aux désirs, aux valeurs, à la motivation et à l'efficacité, en vue de relations de qualité avec la personne d'autrui. Le plus collectif, c'est ce besoin de lien social indispensable pour réaliser des intentions. Des plus sporadiques, locales et immédiates, aux plus existentielles, générales et médiates.
De fait, les compétences sociales donnent au génie humain sa véritable dimension : celle d'hommes au contact des hommes, relationnellement efficaces parce que socialement compétents. Elles sont là, au cœur des relations humaines, qui travaillent et qui nous travaillent, dans notre vie personnelle comme dans notre vie professionnelle, sans qu'il soit toujours possible de faire la part qui leur revient, en matière d'efficacité, entre ce qui est de l'ordre de l'autonomie des personnes en relation, et de l'hétéronomie de la société. Elles participent de cet «équilibre délicat entre la surface et la profondeur [qui] est le problème majeur qui se pose aux hommes de notre temps» (A. Moles, 1995).
Alors, les compétences sociales : un simple effet de mode, ou un véritable concept en voie de développement ? A trop vouloir les instrumentaliser, sans chercher à en saisir le sens profond, c'est-à-dire les comprendre à travers l'ensemble des éléments en interaction dynamique qui les composent, ne prendrait-on pas inconsidérément le risque de les réduire à la fonction d'outil, alors qu'elles sont la condition, l'essence même de la vie en société ?
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