Longtemps réservée à une élite, qui en était à
la fois l'émetteur et le récepteur, la communication
de l'information scientifique s'adresse
aujourd'hui au grand public. Ce dernier apparaît
ainsi de plus en plus sollicité par des messages
médiatiques et institutionnels. Ceux-ci sont
diffusés par des moyens désormais classiques
(presse, campagnes publicitaires, musées,
écoles, centres spécialisés...) mais aussi des
dispositifs innovants liés aux réseaux numériques.
Les supports se diversifient. La quantité
d'information scientifique aujourd'hui reçue par
le citoyen croît en proportion. Serait-on donc
passé d'une situation de pénurie à une situation
inédite de saturation de l'espace public ?
Oui et non. Si l'on doit se réjouir de nombreux
progrès réalisés dans le domaine de la
vulgarisation, une nouvelle écologie des signes
s'impose. Car la surabondance actuelle ne se
traduit pas nécessairement pas une réduction
de l'incertitude et une meilleure compréhension
des phénomènes scientifiques. Bien au
contraire, elle suscite souvent la multiplication
de simplifications, de redondances et de
malentendus. De récentes controverses caricaturales
au sujet des catastrophes climatiques,
de la sécurité alimentaire ou de la génétique
en témoignent : nous demeurons loin d'une
meilleure intelligence de la complexité.
Dès lors, aucun changement de modèle
d'information scientifique ne pourra émerger
sans une implication forte des acteurs de sa
médiation. En premier lieu, les journalistes :
quelle marge de manoeuvre reste-t-il à un
médiateur socialement habilité à produire
une information éthique d'intérêt général
soumise à un régime de vérité, face à la
prolifération croissante d'informations
stratégiques au service d'intérêts particuliers
de certaines organisations déterminées par des
critères d'efficacité ? Mais la réflexion éthique
ne doit pas rester l'apanage des seuls journalistes
: sont également visés les pédagogues,
les services de communication des institutions,
les élus, les associations,... et les scientifiques
eux-mêmes.
Cet ouvrage s'adresse en premier lieu aux
étudiants, enseignants, documentalistes
et professionnels de l'information et de
la communication scientifiques. Se sentiront
également concernés tous les citoyens soucieux
de faire rimer science avec conscience.
Le Centre de Recherche en Information
et Communication de l'Université de Montpellier 1,
dirigé par le professeur Claude Le Boeuf,
organise des rencontres avec des personnalités
qui ont marqué le développement des sciences humaines
et des colloques sur la médiation technologique.
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