Nombreux sont ceux qui ont dénoncé et analysé les nouvelles formes de misères propres à la société du « bien-être » ; très peu, presque personne, ne l'a fait avec une clairvoyance et une précision aussi pénétrante que celle de la Commune Antinationaliste de Zamora. La Commune réussit à diriger sa dénonciation, non pas contre la « consommation », mais contre le gaspillage, entendu comme dépense et élimination des choses sans aucun profit ni aucune jouissance. Elle observa que les « besoins » des acheteurs, l'« égoïsme » bourgeois, et même les bénéfices des entreprises, n'étaient plus que des prétextes pour l'opération de destruction continue en laquelle la nouvelle économie consiste ; elle comprit que la conversion du monde en une interminable décharge n'était, en fin de compte, que la réalité visible de la réduction de toutes les choses en argent, c'est-à-dire en pure abstraction.
La Commune Antinationaliste de Zamora fut un cercle vague de gens plutôt jeunes qui se réunissaient, dès les derniers mois de 1969, dans des bistrots parisiens autour d'Agustín García Calvo. Ces gens venaient des terres d'Espagne ; certains avaient fui la police et les prisons de la dictature, après avoir pris part aux actions de protestation des acrates de Madrid.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.