Les textes réunis dans ce troisième tome sont exemplaires de l’analyse matérialiste des systèmes de communication et de leurs stratégies de déploiement au niveau transnational qu’Armand Mattelart consolide dans le contexte du « laboratoire chilien » des années 1970-1973 et poursuit après son installation en France. Son travail porte alors sur le dévoilement de l’idéologie impérialiste et de sa matérialité, notamment en ce qui a trait au rôle joué par les multinationales dans la concentration, la marchandisation et l’internationalisation de la production culturelle. Amplifiés en Europe par les processus de dérégulation des systèmes publics de communication, ces phénomènes mettent en évidence les difficultés à penser les alternatives. Toutefois, cette forme de résistance institutionnelle qu’est la création d’industries culturelles nationales s’impose au prix de l’oubli d’une large part des demandes sociales exprimées. Ainsi, les travaux d’Armand Mattelart dépassent la seule problématique des médias et des industries de la culture, en éclairant tout particulièrement cette dialectique de l’emprise du marché global sur les modes de vie et des ripostes qu’elle suscite au sein de la société civile.
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