Troisième ouvrage issu de la collaboration entre Antonio Negri et Michael Hardt, Commonwealth poursuit la critique du triumvirat république, modernité et capital, en affirmant la nécessité d’instituer et de gérer un monde de richesses partagées. Le commun en question est de nature écologique mais aussi biopolitique, puisque ce sont les connaissances, langages, images, codes, affects et réseaux de communication qu’une société produit de manière collective. Face à une république devenue république de la propriété privée – tant au niveau national que global – au fil des constitutions et des grandes révolutions bourgeoises, la multitude doit apprendre à se réapproprier le commun, et devenir par là un projet d’organisation politique.
Pour ce faire la critique ne suffit pas, aussi Negri et Hardt esquissent-ils les ligne de fuite de l’alter-modernité – ces forces de résistance mais aussi de renouvellement. Negri et Hardt confient donc la lutte des classes à l’autonomie croissante du travail biopolitique. Ainsi les aptitudes économiques montrent la voie aux aptitudes politiques de la multitude. Cet ouvrage, et l’étude des manières d’instituer le commun qu’il propose, gagne une nouvelle perspective au vu des événements récents, notamment du printemps des révoltes arabes.
Traduit de l'anglais par Elsa Boyer
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