« Cheap » ne veut pas simplement dire « bon marché ». Rendre une chose « cheap » est une façon de donner une valeur
marchande à tout, même à ce qui n'a pas de prix. Ainsi en vat-il d'un simple nugget de poulet. On ne l'achète que 50 centimes, alors qu'une organisation phénoménale a permis sa production : des animaux, des plantes pour les nourrir, des financements, de l'énergie, des travailleurs mal payés...
Déjà, au XIVe siècle, la cité de Gênes, endettée auprès des banques, mettait en gage le Saint Graal. Christophe Colomb, découvrant l'Amérique, calculait ce que valent l'eau, les plantes, l'or... ou les Indiens. Au XIXe siècle, les colons britanniques interdisaient aux femmes de travailler pour les cantonner aux tâches domestiques
gratuites. Jusqu'à la Grèce de 2015, qui remboursait ses dettes en soldant son système social et ses richesses naturelles.
Le capitalisme a façonné notre monde : son histoire, d'or et de sang, est faite de conquêtes, d'oppression et de résistances. En la retraçant sous l'angle inédit de la « cheapisation », Raj Patel et Jason W. Moore offrent une autre lecture du monde. De cette vision globale des crises et des luttes pourrait alors naître une ambition folle : celle d'un monde plus juste.
« Une grille de lecture brillante et originale pour comprendre les crises les plus pressantes de notre époque. »
Naomi Klein, auteure de No logo
« Un livre polémique, informé et mordant. »
Nature
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