Consommateurs ou citoyens ? D'ordinaire,
les deux termes ne sont pas jugés antagoniques.
Benjamin Barber démontre qu'ils le
sont. Car le capitalisme a radicalement
changé. S'il a pu être historiquement associé
à des vertus qui ont aussi contribué à fonder
la démocratie, il est aujourd'hui lié à des
vices qui la détruisent.
L'«éthique protestante» de Max Weber,
qui privilégiait le travail, l'épargne, la vie simple, la probité, la responsabilité
et une économie oeuvrant à la satisfaction de vrais besoins, s'est
muée en son contraire : un «éthos infantiliste» qui glorifie la consommation,
la superficialité et la dépense inutile pour assouvir de faux besoins. Les
ex-citoyens sont transformés en grands enfants, tandis que les vrais
enfants et les adolescents deviennent l'épicentre et la cible privilégiée du
marketing.
Benjamin Barber étudie sous divers angles cette régression culturelle,
insistant notamment sur les progrès extravagants d'une privatisation qui
dynamite le contrat social et n'épargne même plus les fonctions régaliennes
de l'État, comme la police et l'armée, ou encore sur la création d'identités
factices autour des marques.
Comment en finir avec cette éclipse de la démocratie, avec cette vie
publique «schizophrénique» ? Pour l'auteur, ce n'est pas en essayant de
miner le capitalisme consumériste de l'intérieur, en tant que consommateurs,
ni en tentant de le brider, comme autrefois, dans le cadre
devenu étriqué d'un État national. Le remède aux maux qui accablent la
démocratie au sein des nations, c'est plus de démocratie entre les
nations, et une action citoyenne mondiale.
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