« Afin de donner cette autobiographie à demi rêvée, ou plutôt ce "portrait d'inconnu" qui était l'ambition même de Saba, nous avons finalement retenu un ensemble de proses où il parle de lui-même, à la première ou à la troisième personne, hésitant entre le souvenir et la fiction. Un premier groupe de récits est placé sous le signe de Trieste : la ville est comme le décor, ou l'arrière-fond, du "monde merveilleux" que Saba s'est obstiné à y voir ; un second groupe est dominé par des figures d'écrivains, par la passion de la littérature dans ce qu'elle a de quotidien et de fabuleux à la fois. Mais la lumière de tous les récits (sans parler du ton) est la même : celle d'une rêverie où se détachent les silhouettes d'un jeune homme et d'un vieillard, qui ne cessent de s'affronter, de se faire souffrir, et d'implorer un mutuel pardon : ils se nourrissent de Saba lui-même, dont la grande inquiétude est peut-être d'avoir à devenir la figure paternelle ou tutélaire qui le hante. »
Gérard Macé, « Presque une préface », 1983
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