Col de la passante
Littérature
Büchner, Stifter...
Le Lenz de Büchner, dans sa fulgurante brièveté, marque pour beaucoup la date de naissance de la littérature contemporaine. Il est son « 20 janvier » (Paul Celan). L'oeuvre de Stifter, plus méconnue, bien que Nietzsche y ait vu le sommet de la prose allemande, semble se situer aux antipodes du Moderne, alors même qu'elle en constitue le pressentiment inquiet. Büchner et Stifter sont ici croisés pour faire apparaître la « passage » de la littérature, une sorte de traversée d'un col enneigé, ou encore l'expérience de la défaillance de toute certitude quant au sens de l'Histoire.
Ces oeuvres, dont nous sommes aujourd'hui encore les lieux d'expérimentation extrême, et qu'aucun philosophe ne saurait négliger, doivent être lues et relues afin de comprendre ce qui est arrivé au cours du XXe siècle et qui constitue désormais notre présent tremblant : la destruction de la mémoire dont parle W.G. Sebald, celle du langage dont témoigne V. Klemperer, la disparition partout annoncée du Livre au profit de l'image... En somme, qu'en est-il de la littérature après la fin du monde puisque l'animal parlant et expressif que nous sommes doit faire l'épreuve, à travers et du fond de lui, de son passage pour évaluer la nature de son existence ?
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