Coeur d'ébène
« Toby avait l'air d'un Blanc avec : son teint délavé, ses cheveux lisses couleur de paille, et ses veux clairs aux prunelles d'agate. Toby, si beau, disait la tante Gervaise, qu'il ressemblait aux images pieuses des apôtres dans un missel de catéchisme et qu'on l'aurait cru descendu du ciel comme un ange pour venir partager, au sein de la famille, la déchéance des vies humaines.
Jaran, lui, n'avait hérité de leurs parents que l'encre noire de la peau, la tignasse crépue et ce nez aux allures de patate molle qu'il détestait tant, n'y trouvant ni noblesse ni force de caractère s'il le comparait à la saillie effilée de l'appendice nasal de son frère, sans parler de c es lèvres épaisses qu'il mordillait sans cesse à toute heure du jour comme pour les punir de lui faire honte lorsqu'il les voyait dans un miroir. »
Roland Brival nous embarque, dans ce très beau roman, sur les rivages d'une ile ou la couleur de peau devient larme ultime des derniers descendants de la traite négrière.
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