«Le Poète, tout à son oeuvre, a soudainement
découvert un miroir. Celui-ci n'avait pas seulement
reçu le pouvoir de refléter la réalité. Si
on y posait la main, c'est bientôt tout le corps
qui y passait, pour un voyage au territoire des
ombres dont nul ne saurait revenir tout à fait
indemne. En passant à travers le miroir,
Cocteau a rencontré le cinéma, et ses
images intérieures s'en sont trouvées
modifiées. Le cinéma a rencontré Cocteau,
et il n'a plus jamais été le même.
Les rencontres, pour avoir lieu, ont toujours
besoin d'un drôle d'endroit : ici, la
glace sans tain d'un hôtel borgne, une
fumerie d'Opium à Singapour, un château
nommé Rochecambon ou une carrière de
pierre des Baux-de-Provence. Mais au fait,
de quoi est fait le cinéma de Cocteau ? d'expériences,
d'amitiés, d'hibiscus incarnat, de magie
tout autant que de fatigue, plus quelques concepts corvéables à merci
comme l'Invisible ou la Beauté. Quelles en sont les productions visibles
? Le Sang d'un poète, La Belle et la Bête, L'Aigle à deux têtes,
Parents et Enfants terribles, Orphée et son Testament... Qu'est-ce qui
impressionne tant ses spectateurs aujourd'hui encore ? Son aisance
unique à circuler dans le temps, une forme d'anachronisme très contemporaine.
Où il ressortira que Cocteau n'est pas mort, et qu'il surgit
en d'autres, ses enfants terribles : Godard, Demy, Truffaut, Garrel, Carax,
Carpenter, Almodovar...
Et sinon, pourquoi Désordres ? Ne nous demandez pas pourquoi.»
Le propos de l'ouvrage s'appuie sur une riche iconographie, documents de travail,
manuscrits et dessins, photos de plateau, photogrammes.
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