En 1951, à la demande de son fils adoptif, Cocteau revient à la pratique
du journal intime, qu'il intitule Le Passé défini et destine aux lecteurs de
l'avenir. Il le tiendra jusqu'à la veille de sa mort en 1963. Avec une liberté
inaccoutumée, Cocteau se livre «à coeur ouvert», un coeur parfois lourd
et meurtri d'être incompris et mésestimé. Dans une grande variété de
thèmes et de tons, on y trouve des anecdotes inédites sur sa vie et celle
d'autrui, des jugements savoureux et parfois cruels sur ses contemporains,
une volonté de s'affranchir des tabous. Fort de sa grande connaissance
de l'univers du poète, Jean Touzot analyse tous les aspects de cette
entreprise testamentaire et dévoile les coulisses d'une existence brillante.
Auprès de Francine Weisweiller et d'Édouard Dermit, Cocteau s'est
trouvé une nouvelle famille, lui assurant une sécurité affective et
matérielle. À Santo Sospir, dont il s'évade pour se laisser entraîner dans
des voyages d'agrément ou de travail, il mène grand train jusqu'à ce
qu'il soit chassé de ce «paradis». Il sait toutefois s'abstraire de cet
environnement luxueux pour se ménager des heures de solitude
créatrice. Avec la découverte de la poterie, de la peinture de chevalet et
surtout la décoration de quatre chapelles, on peut soutenir que les
dernières années du poète auront été des plus fécondes. Son attirance
vers le paranormal, son approche du fait religieux, son attitude au seuil
d'une mort imminente surprendront le lecteur.
C'est un Cocteau méconnu que nous invite à découvrir Jean Touzot
dans cet essai qui s'approche au plus près du mystère d'un homme mais
qui reflète aussi la vie tourbillonnante d'un des plus brillants esprits de
son temps.
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