CNRS
Le Jurassic Park de la science stalinienne
Si le titre peut sembler à première vue une lubie, c'est pourtant l'histoire même du CNRS qui l'a inspiré. En effet, quoique les instances actuelles cherchent à le dissimuler, les fondateurs du CNRS se voulaient des admirateurs inconditionnels du modèle scientifique et universitaire soviétique. Il y avait certes alors une logique dans cette démarche, mais quelle est sa pertinence près de trois quarts de siècle plus tard ?
Nombre de responsables, scientifiques et administratifs l'ont compris depuis fort longtemps, mais cette énorme machine administrativo-scientifique est si lourde et si bloquée par la syndicalocratie interne qu'il est impossible de la réformer. La seule solution serait donc de la supprimer, purement et simplement, ce à quoi personne ne semble songer. Au contraire, on y greffe d'autres instances et, désormais, des « agences » qui, dans les autres États comme les États-Unis ou l'Allemagne, sont le foyer et le moteur de la recherche moderne, mais qui, en France, n'ont pas d'autre but - secret et à très long terme - que de vider le CNRS de toute activité et intérêt réels.
Avec 35 000 employés et à raison de plus de 3 milliards d'euros de coût de fonctionnement par an, on mesure aisément le prix du maintien de cette machinerie scientifique obsolète, dont les productions en matière scientifique (brevets et contrats privés) apparaissent dérisoires sinon nulles, dans le cadre d'une analyse sérieuse en termes de coûts/ bénéfices que nul ne se hasarde, bien entendu, à faire.
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