Incontestablement, Cléopâtre est l’une des très rares figures historiques féminines à exercer une telle fascination sur l’imaginaire collectif.
Cléopâtre VII est la dernière descendante de la dynastie issue du général macédonien Ptolémée, fils de Lagos, à régner sur le royaume hellénistique fondé en Égypte pharaonique : appelé le royaume lagide ou ptolémaïque. C’est une reine grecque, et non orientale comme la propagande octavienne la qualifiera. Elle est aussi et surtout une reine d’Égypte, fière de ses origines grecques, très attachée à la langue, la culture et l’autonomie de son royaume face à l’expansion de Rome, comme le rappelle son surnom Philopatris, qui aime sa patrie. Ses liens avec les grands généraux romains sont sans doute autant, si ce n’est plus, politiques que sentimentaux. Femme de pouvoir contre le pouvoir masculin romain. La propagande romaine, conduite par ses détracteurs, fera d’elle une séductrice intrigante, forte des pouvoirs de la sorcellerie, seuls éléments pouvant justifier la faiblesse de César et d’Antoine et leur renoncement aux grandes vertus romaines.
La légende s’est saisie de son image, créant un mythe né de son vivant et devenu intemporel. Sa mort, dans des circonstances obscures, est depuis longtemps un sujet artistique, tant littéraire que pictural et, depuis un siècle, cinématographique, source d’inspiration intarissable, sans cesse renouvelée, touchant aux domaines les plus variés de la culture et même de l’économie.
Cette étude tente de dénouer, au travers de sources multiples, le vrai du faux, entre légende et histoire, ce qui permettra une réhabilitation de la dernière reine d’Égypte.
Après un doctorat en Histoire ancienne, Agnès Groslambert enseigne l’Histoire romaine à l’Université Jean Moulin à Lyon comme maître de conférences. Elle est spécialiste de l’Afrique romaine.
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