Passionné de poésie, qu'il commence à lire très jeune, Claude Viallat aura accompagné de nombreux écrits tout son parcours d'artiste : textes théoriques qui décrivent avec précision les procédures mises en oeuvre et leur sens dans les années soixante-dix, puis, textes plus littéraires qui engagent l'homme autant que le travail. Mais aussi de nombreux textes d'hommages à des proches ou dédiés à la tauromachie ou à la course camarguaise.
Claude Viallat n'a pas cessé non plus, par le biais d'entretiens, d'expliciter le sens de sa démarche de peintre - autant sa continuité par la répétition d'un même « système », que son renouvellement dans l'élargissement des supports, des matériaux du travail, voire des thèmes.
Au plus près de l'oeuvre en train de se faire, les écrits témoignent aussi des doutes de l'artiste, de l'incertitude de sa quête et des chemins empruntés : « la règle et l'écart : la tension partout à l'oeuvre », comme l'a justement écrit Pierre Wat.
Avec les écrits et entretiens de Vincent Bioulès, Pierre Buraglio, Daniel Dezeuze, Michel Parmentier, ceux de Claude Viallat permettront de mieux saisir l'état de pensée d'une époque que l'on a qualifiée comme étant celle de la dernière avant-garde (années soixante-dix / quatre-vingt), mais aussi la place de chacun dans l'approfondissement de sa singularité. On mesurera mieux aussi, combien il est réducteur de ramener ces artistes à quelques positions théoriques et programmatiques alors même que c'est d'abord le choix d'un élargissement des possibilités de l'art qui les anime.
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