Les poèmes en prose de C.A. Smith (1893-1961) constituent un
exemple unique de perpétuation et d'enrichissement d'un genre
initié au XIXe siècle par Aloysius Bertrand, Charles Baudelaire ou
Arthur Rimbaud. On ne saurait pourtant limiter au seul domaine
francophone les inspirateurs de Smith : on découvre ici les affinités
subtiles existant entre les poèmes en prose d'Edgar Poe et ceux du
poète californien, les multiples échos persistant chez Smith d'oeuvres
plus anciennes comme les étonnants traités scientifiques et
mythologiques de Sir Thomas Browne, ou encore les relations de
Smith avec les Romantiques Californiens, ce mouvement littéraire
du début du XXe siècle au sein duquel s'illustrèrent brillamment
George Sterling ou Nora May French.
À la lumière de ces relations complexes, Donald Sidney-Fryer nous
livre une analyse remarquable de cette magie noire incantatoire
que Smith tenta, sa vie durant, de mettre en pratique afin d'exprimer
ce sentiment d'altérité,
cette «nostalgie du pays qu'on
ignore, cette angoisse de la
curiosité» dont nous parlait déjà
Baudelaire dans son «Invitation
au voyage».
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