Claire la nuit
Ce livre n'est pas un recueil de poèmes : c'est un livre de poèmes qui cherche ses mélanges. Il ne s'agit pas de chercher l'hétérogène pour l'homogénéiser : les résonances ne sont pas des échos à fondre dans une voix harmonieuse mais des consonances à trouver dans une voix écouteuse. Le poème fait la vie ou n'est pas poème : les intermittences que seul le poème laisse voir créent peut-être une constellation de lucioles dans la nuit de l'existence, des cris d'amour. Peut-être sont-ce des constellations qui tantôt jouent sur une scène théâtrale, sur une toile cinématographique, sur un air de conte ou encore sur la dernière corde électrique d'Orphée. Bref, les romans d'un poème se mélangent aux correspondances et autres clins de vie : ici, Georges Bernanos et Sylvie Germain en passant par Ingeborg Bachman et Kafka, Celan ou encore Hugo.
Ce livre cherche dans la nuit de la vie non ce qui la met au clair mais ce qui la rend Claire. Si la nuit devient belle c'est tout simplement parce que Claire est tu. L'initiale prend majuscule parce qu'avec le poème l'impersonnel et donc le commun d'une humanité en cours est au plus intime, au plus personnel, au plus propre. Il n'y a plus d'adjectif ni de nom mais seulement du verbe qui fait relation, qui copule : tu est Claire la nuit.
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