Mme Sophie Ristaud-Cottin, née en 1775, dans la religion réformée, passa son enfance à Bordeaux, où elle fut élevée avec beaucoup de soin par une mère qui aimait les Arts et les Lettres. D'un caractère tendre et mélancolique, elle préféra de bonne heure les jouissances du coeur à celles de l'esprit. (...) A l'âge de dix-sept ans, elle épousa un riche banquier, et vint habiter à la capitale. Après trois ans de mariage, elle eut à pleurer un époux qu'elle aimait tendrement. Cette perte, qu'elle éprouva au milieu des orages de la Révolution, ne fit qu'augmenter son goût pour la retraite; l'amitié et l'étude pouvaient seules la distraire de ses chagrins. Douée d'une imagination vive et d'une grande facilité pour rendre ses idées, elle se plaisait, dans sa solitude, à écrire les pensées qui avaient frappé son esprit. Elle était alors loin de songer qu'elle occuperait un jour le public, et ne pensait qu'à plaire à ses amis, sans avoir la moindre idée de son talent. Elle s'était d'ailleurs, jusque-là, bornée à quelques pièces de vers pleines de naturel, ou à quelques morceaux de prose dont elle seule ignorait le charme et la grâce; enfin, entraînée par sa facilité, après avoir conçu un plan, elle écrivit de suite deux cents pages, et ces deux cents pages furent un roman plein de sensibilité et d'éloquence. Ce fut ainsi qu'elle fit Claire d'Albe.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.