Les notions d'urbanité, de politesse et de savoir-vivre connaissent depuis une dizaine d'années un intérêt renouvelé à la fois dans leurs dimensions politique, sociale et culturelle.
Cet ouvrage souhaite envisager le milieu urbain en tant qu'espace de civilité en croisant les regards des historiens et des spécialistes de la littérature de l'âge classique. Il s'agit aussi d'examiner les cérémonies et rituels du XVIIe siècle comme un ensemble de réseaux de pratiques codifiées, dans lequel interagissent notamment des usages collectifs et des préséances individuelles. Ces usages organisent l'espace urbain comme l'espace curial en se déployant en leur sein. La confrontation des archives et des documents littéraires, mais aussi des outils et des méthodologies utilisés par ces différents champs disciplinaires, permet d'étudier à nouveaux irais les relations entre des concepts trop rapidement perçus comme antonymiques : l'incivilité n'est jamais le contraire de la civilité, et il n'existe pas de civilisation, ni de société civilisée, qui puisse se revendiquer comme statique ou achevée. En revenant, dans le sillage des travaux de Norbert Elias, aux origines de la civilité moderne, envisagée à l'échelle européenne, cet ouvrage entreprend d'examiner ce processus, non pas de manière linéaire et téléologique, mais dans la complexité de ses évolutions et mutations, afin de mieux contextualiser les débats contemporains autour de l'incivilité.
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