Standaard Boekhandel gebruikt cookies en gelijkaardige technologieën om de website goed te laten werken en je een betere surfervaring te bezorgen.
Hieronder kan je kiezen welke cookies je wilt inschakelen:
Standaard Boekhandel gebruikt cookies en gelijkaardige technologieën om de website goed te laten werken en je een betere surfervaring te bezorgen.
We gebruiken cookies om:
De website vlot te laten werken, de beveiliging te verbeteren en fraude te voorkomen
Inzicht te krijgen in het gebruik van de website, om zo de inhoud en functionaliteiten ervan te verbeteren
Je op externe platformen de meest relevante advertenties te kunnen tonen
Je cookievoorkeuren
Standaard Boekhandel gebruikt cookies en gelijkaardige technologieën om de website goed te laten werken en je een betere surfervaring te bezorgen.
Hieronder kan je kiezen welke cookies je wilt inschakelen:
Technische en functionele cookies
Deze cookies zijn essentieel om de website goed te laten functioneren, en laten je toe om bijvoorbeeld in te loggen. Je kan deze cookies niet uitschakelen.
Analytische cookies
Deze cookies verzamelen anonieme informatie over het gebruik van onze website. Op die manier kunnen we de website beter afstemmen op de behoeften van de gebruikers.
Marketingcookies
Deze cookies delen je gedrag op onze website met externe partijen, zodat je op externe platformen relevantere advertenties van Standaard Boekhandel te zien krijgt.
Je kan maximaal 250 producten tegelijk aan je winkelmandje toevoegen. Verwijdere enkele producten uit je winkelmandje, of splits je bestelling op in meerdere bestellingen.
Chaque année, la presse anglophone, de Time Magazine à Newsweek, annonce la « mort de la culture française », en insistant sur le peu d'écho rencontré par les productions françaises à l'étranger. Face à ces interrogations lancinantes sur le recul de la place de cette culture dans le monde, l'« Europe française » du Siècle des lumières apparaît à certains comme un âge d'or, le temps béni du « rayonnement » de la culture française. Le prestige européen du théâtre français en serait une des manifestations les moins contestables. Au XVIIIe siècle siècle en effet, des troupes de comédiens français sillonnent toute l'Europe, de Cadix à Saint-Pétersbourg et de Stockholm à Palerme, proposant au public un répertoire où se mêlent les classiques, Molière au premier chef, et des auteurs aujourd'hui oubliés comme Regnard, Destouches ou La Chaussée. Contre une lecture nostalgique et mystificatrice, qui célèbre sans l’interroger la présence du théâtre français dans les grandes capitales européennes, Civiliser l’Europe en décrit et en révèle les mécanismes. En s’appuyant sur les méthodes nouvelles de l’histoire connectée, appliquées à l’échelle européenne, Rahul Markovits montre que cette circulation du théâtre français ne se comprend qu’en mettant en lumière les différents contextes dans lesquels les troupes françaises sont conduites à jouer le répertoire national. Princes et ministres de l'Europe des cours en quête de distinction sociale ou de prestige politique, diplomates et chefs militaires promouvant le soft power français, chefs de troupe et comédiens à la recherche d'opportunités économiques mais souvent animés de l'« esprit de retour », administrateurs napoléoniens convaincus de l'influence civilisatrice des chefs-d'œuvre de la scène française : c'est de l'action de l'ensemble de ces protagonistes qu'est constituée la matière de ce livre. Il en ressort une leçon magistrale : le théâtre français n’était pas perçu au Siècle des lumières comme un simple divertissement ni comme le signe d’une grandeur littéraire incontestée, mais bien comme l’instrument d’une unification culturelle de l’Europe, sous l’égide parfois pacifique, parfois brutale, des élites françaises, désireuses de s’assurer, selon le mot de Voltaire, l’« empire de l’esprit ». L'histoire de l’« Europe française » au prisme du théâtre ne nous tend pas le miroir de notre grandeur culturelle déchue. Elle nous montre que les dominations culturelles ne sont pas massives et univoques, mais que, derrière l'ordre surplombant du discours, elles sont souvent relatives et toujours localisées.