Citadins et développement des campagnes au Cameroun

Au Cameroun, les citadins jouent un rôle important dans le développement des
campagnes. Depuis le début de la crise économique en cours, ils y représentent un
puissant facteur de mutation de l'agriculture et d'amélioration des conditions de vie.

L'ouvrage aborde cette question à la lumière des recherches bibliographiques et
d'une longue pratique de terrain. Lancées au début des années 1950, les initiatives
des citadins en faveur du monde rural au Cameroun ne cessent de s'étendre. Ces initiatives
sous forme d'aide en espèces et en nature, de maisons, d'exploitations agricoles,
d'établissements de commerce, de routes, de formations scolaires et sanitaires,
de points d'eau potable et de stade de football, obéissent à des motivations
d'ordre psychologique, civique et économique. Jusqu'ici, elles ont engendré en
maints endroits une nette modernisation de l'habitat, une diversification accrue des
activités économiques, une amélioration sensible des conditions de production et de
transport et une augmentation notable des revenus des paysans. Toutefois, les initiatives
des citadins en faveur des campagnes pour aussi nécessaires qu'elles soient,
ne doivent pas dispenser l'État d'y aménager et améliorer les infrastructures et les
équipements collectifs. Si spectaculaires soient-elles parfois, ces initiatives d'origine
privée ne peuvent pas remplacer une politique d'aménagement à l'échelle
nationale dont la mise en oeuvre nécessite des capitaux beaucoup plus importants
que ceux que détiennent de simples citadins.

L'expérience abordée dans l'ouvrage a des analogues dans d'autres pays
d'Afrique noire, notamment en Côte d'Ivoire, au Togo, au Bénin, voire au Gabon,
où depuis de nombreuses années, les citadins contribuent individuellement et collectivement
au développement des campagnes dans la mesure de leurs moyens
financiers et où les Présidents de la République participent à l'entreprise d'embellissement
de leur région d'origine.