De l’informaticien de Bangalore sous contrat en Californie jusqu’aux villageois saisonniers employés sur les chantiers des métropoles, sans omettre les pèlerins en route vers des lieux sacrés, l’Inde n’échappe pas à une forte circulation des personnes. De telles formes de mobilité sont-elles nouvelles ? Seules des visions fixistes de l’Inde du passé conduiraient à une telle interprétation erronée – même si le développement économique a intensifié les mouvements et si l’insertion dans la mondialisation a mis en route d’autres circuits. Les circulations remettent-elles en cause l’ancrage au territoire, particulièrement fort en Inde, depuis l’attachement au village jusqu’à la glorification des frontières nationales ? La réponse se révèle être à nouveau négative, dans la mesure où ces circulations s’appuient sur une territorialité que souvent elles renforcent, plutôt qu’elles ne l’affaiblissent. Ce recueil tend à le confirmer à travers trois thématiques qui illustrent divers déterminants de la circulation : les logiques symboliques et religieuses, les logiques économiques des ménages, et l’ouverture à de nouveaux espaces par les circulations transnationales. Des travaux de recherche originaux en géographie, ethnologie et sociologie le démontrent dans les contributions ici réunies : l’Inde des réseaux n’a rien d’incompatible avec l’Inde des territoires, bien au contraire.
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