Rien de plus captivant, pour la jeune Tamar, que la maison de sa voisine : contempler ses fils si nombreux, et parmi eux le beau Dolfi, créature inaccessible pour qui se damneraient les jeunes femmes du quartier. Mais Tamar n'est que spectatrice, son corps juvénile ne suscite ni attention ni caresse, et pour elle « l'amour passe au loin ». Côtoyer Dolfi, se perdre dans le souvenir d'un frère noyé, se chercher dans le regard d'une mère vénérée : son existence est un miroitement de sensations incertaines.
C'est la mort énigmatique d'une soupirante de Dolfi qui va illuminer la langueur quotidienne et frapper des esprits déjà fragiles. Tamar se glisse dans les pas de la défunte, revit son embrasement et sa souffrance. Elle nous livre sa lecture tourmentée d'un monde dérivant vers de mystérieux abîmes, où ceux qui ont trop aimé goûtent les délices de la consomption, laissant aux vivants l'inextinguible soif d'éprouver d'identiques vertiges. Car tel est le sortilège, l'élixir morbide et de jouvence dont la poésie lumineuse d'Ornela Vorpsi distille le vivifiant venin.
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