« Français, c'est moi, Churchill, qui vous parle. » Le lundi 21 octobre 1940, les auditeurs français de la BBC entendent pour la première fois la voix du Premier Ministre qui s'adresse directement à eux, et, au surplus, dans leur langue. Ce n'est en revanche pas la première fois qu'ils entendent le nom du plus célèbre Anglais du XXe siècle.
La relation entre Churchill et la France ne se résume pas aux séjours de Winston dans les luxueuses villas de la Côte d'Azur ou aux liens établis avec de Gaulle. Très tôt, en effet, Churchill a baigné dans l'histoire de France et a été initié à la langue française. C'est ensuite par ses activités politiques et militaires qu'il ne cessera d'entretenir une relation privilégiée avec la France, plus qu'avec les Français, qu'il connaît en réalité bien mal. Car la France de Churchill, c'est une histoire pleine de bruits et de fureur, c'est Jeanne d'Arc, Napoléon, c'est la solidité du poilu et la Première Guerre mondiale, c'est Clemenceau et la force de la volonté et du verbe. Parfois admiratif du génie français, parfois exaspéré par les « frogs » - « Les Français sont vraiment une nation méprisable », dit-il au moment de l'affaire Dreyfus -, l'Hexagone aura toujours une place particulière dans la vie et l'imaginaire du Britannique. Et si, déclare-t-il un jour, « le Tout-Puissant, dans son infinie sagesse, n'a pas jugé bon de créer les Français à l'image des Anglais », il sait bien que, sans cette France turbulente et imprévisible, il n'aurait sans doute pas connu un tel destin.
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