Je ne suis pas un « portraitiste ». Pas plus que dans les articles ici réunis je ne me serai senti journaliste, je n'ai cherché de toute ma vie de photographe à couper les tètes ou collectionner les masques. Je n'ai jamais tenu d'herbier, ni punaisé les papillons. Et si j'ai pu, adolescent, commencer des « albums Panini », c'était toujours sans les terminer. Pourtant, j'ai le sentiment que ces chroniques écrites à l'invitation de la revue Novo - en grande partie durant les années blanches de 2020 et 2021 - sont bel et bien des « portraits ». Fruits de rencontres artistiques, ils et elles forment devant ma mémoire une petite constellation : jeux de points à relier, canevas ou guirlande électrique dessinant dans la nuit tombante le profil du Temps qui passe.
Ces « Exercices d'admiration » - comme les nommait Cioran ont été écrits au fil de la plume, sans prétexte d'actualité, ni ordre d'importance. Les chanteurs Yves Simon, Christophe, Gérard Manset ou Philippe Pascal y côtoient des figures de l'underground français telles que l'écrivain Jean-Jacques Schuhl, les cinéastes André S. Labarthe et Marc'O ou bien encore la muse d'Helmut Newton, Arielle Burgelin. On y croise Jeanne Balibar, Edmonde Charles-Roux, Bob Dylan ou Rodolphe Burger autant que Philippe Katerine, Alain Bashung, Yannick Haenel ou Chloé Delaume sans autre choix que celui forcément capricieux de la magie des rencontres et du hasard photographique.
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