Dès son origine, l'Académie royale de musique va fonctionner en combinant la protection et le contrôle du pouvoir avec une gestion d'entreprise de spectacles. Jean-Baptiste Lully développe son Académie en cumulant la détention du privilège, la direction de la gestion et une bonne part de la direction artistique, tandis que l'institution impose des limitations aux autres formes de musique dramatique, tels la musique de scène à Paris ou les opéras de province.
En 1673, le privilège de « seul imprimeur du roi pour la musique » accordé depuis plusieurs générations à la famille Ballard est réattribué au jeune Christophe avec une clause formelle d'exclusivité pour la typographie musicale. La forte visibilité des créations entre Paris et Versailles et l'unicité de son atelier d'imprimerie génèrent la publication d'un répertoire très homogène mais qui exclut largement la musique composée en province. La splendeur de la musique sous le règne de Louis XIV ne doit pas cacher que les musiciens de ce temps n'ont eu que peu de facilité pour être interprétés, publiés et se faire connaître, du fait de la combinaison des privilèges de l'Académie et de Ballard.
Les contraintes réglementaires et contractuelles qui régissent cette situation sont exposées dans ce volume, qui traite de la vie et de la production de Christophe Ballard entre 1672 et 1715. Il inclut la description des 1300 éditions sorties de son atelier ainsi que celles de son frère cadet Pierre III et de son fils Jean-Baptiste Christophe (jusqu'en 1715). Il propose également une synthèse sur la concurrence française ou étrangère comme sur le commerce des copistes en musique.
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