Chez les Berbères et chez les Walser

« On trouve dans Ceronetti des scènes d'hygiène intime, des recettes de cuisine végétarienne et une apologie du cul de l'amie ; des lectures de la Bible, des journaux, des indicateurs de chemin de fer, des programmes de théâtre ; des éclipses de la Lune ; une lecture de Heidegger en faisant le bidet tout chaud à six heures du matin ; des petites annonces de massage ayurvédique ; des voyages dans tous les sens, en train, en autobus ou en voiture, en solitaire ou en compagnie féminine, de Udine à Vienne, de Toulouse à Paris, de Turin à Rome... Ouf ! Nous somme ubriachi, ivres du bavardage infini de Ceronetti, un bavardage où il y a toute la place du monde pour converser avec l'écrivain. »

Chez les Berbères et chez les Walser est une excursion au cours de laquelle on bavarde entre amis sur la littérature dans la campagne genevoise, à Paris, à Jérusalem, à Bruges et dans les Grisons ; on redécouvre la santé et les vertus du socialisme en compagnie de Maurice Samuel ; on voyage en Irlande avec le photographe Frank Browne, rescapé du Titanic, et dans la Moscou soviétique avec l'artiste dissident Grisha Bruskin ; on retrouve à Milan et à New York l'esprit mélancolique et joyeux de Saul Steinberg ; on y écoute les voix saisissantes du monde en noir et blanc de Jean Renoir, d'Eric Rohmer, de Chantal Akerman, de Jean Eustache, de Boris Lehman...

On y rencontre des Berbères à Casablanca et des Walser en Engadine, mais parfois les uns se retrouvent chez les autres et, comme dans le proverbe berbère, les uns deviennent les autres, dans le vaste monde des migrations.

Aouine youfène youème dnek ouyaev amnek.

J'aurais aimé être moi-même et un autre comme moi.

Proverbe berbère

D'lòft vòn de Walser éscht e lòft vòn friheit.

L'air des Walser est un air de liberté.

Devise des Walser