Chez les anarchistes
reportages, nouvelles et autres textes
Lorsque paraît son premier reportage, en janvier 1946, Jean Meckert a déjà publié Les Coups, L'Homme au marteau et La Lucarne chez Gallimard où il fait figure de jeune auteur prometteur. Ayant abandonné son travail de fonctionnaire, il se consacre alors pleinement à l'écriture de romans et de pièces de théâtre, mais aussi de fascicules de littérature policière ou sentimentale.
Ses reportages mettent à la une d'Essor les conditions matérielles des « humbles », désenchantés par les lendemains de la Libération en laquelle ils avaient mis tous leurs espoirs. Brutalement ramenés à la réalité des restrictions, du marché noir et de la misère, ils sont confrontés aux « puissants du moment », profiteurs de guerre, affameurs, politiques ou fonctionnaires.
Dans le style brut qui est la marque de ses romans, eux- mêmes inspirés d'une réalité vivante et autobiographique, Jean Meckert recueille témoignages et confidences, ou brosse les portraits ironiques des révolutionnaires de tous ordres : ceux qui prêchent la révolution permanente, comme ceux qui clament que le jour où l'on ne mangera plus de viande, la paix mondiale sera assurée... Seules semblent indemnes les jeunes filles, les fleurs du peuple « qu'on ne possède pas au jus de salive », « malgré la guerre, la défaite, l'Occupation, les bombardements, les tortures, les résistants de la mi-septembre, la politique, le marché noir et la veulerie du bas monde ».
Les nouvelles qui complètent ce recueil, où l'on retrouve ces « humbles » que rien n'épargne, sont écrites d'une même encre noire.
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