Le 21 septembre 2019, Christine Renon directrice d'une école primaire se suicidait. Elle laissait derrière elle une lettre, cet écrit en dit long quant aux souffrances qu'elle a dû endurer tout au long de l'exercice de sa mission. « Les directeurs sont seuls ! écrivait-elle [...] seuls pour apprécier la situation [...] ils sont particulièrement exposés et on leur en demande de plus en plus sans jamais les protéger [...]. » Ce cas tragique vient confirmer les résultats d'une étude parue en février 2019. Elle porte sur un échantillon de 3 000 proviseurs et principaux de l'enseignement public. Un chef d'établissement sur quatre serait en état d'épuisement. Et ces symptômes touchent également les chefs d'établissement du privé comme le montre cet ouvrage. Alors que faire ? C'est précisément l'intérêt de cette recherche, ne pas en rester à l'élaboration d'un diagnostic. Il ne suffit pas d'énoncer ou de dénoncer encore faut-il proposer. Il s'agit donc pour les chercheurs en sciences sociales de prendre le risque d'être force de proposition en élaborant des dispositifs à la frontière de l'action et de la formation susceptibles de réduire la souffrance au travail. C'est précisément l'histoire de cette aventure institutionnelle qui se trouve relatée dans ce livre. Elle a rassemblé des chercheurs de différentes disciplines ainsi qu'une cinquantaine de chefs d'établissement ou de responsables de l'enseignement catholique. On y découvre combien il est primordial d'offrir à ces managers d'un genre si particulier des espaces/temps pour se dire et se faire afin de ne pas être défaits. Par conséquent, cet ouvrage permet non seulement d'identifier les caractéristiques essentielles de l'activité des chefs d'établissement, mais pour eux, le fait d'en parler, c'est aussi un moyen de reprendre main sur leur quotidien et leur destin. Comme quoi, le burn-out n'est pas une fatalité !
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