« C'est trop tard. »
Ce fut dit, un murmure entendu, une vérité qui a traversé les corps : la mort est à la porte, on l'attend. Mais les médecins et leurs machines prouvent, peuvent et décident du contraire. Non, il n’est pas encore temps !
Ne plus voir le visage de sa mère caché derrière un masque afin que perdure le cycle d’une respiration déjà morte, que les poumons se lèvent, se baissent, se lèvent et s'abaissent entre quatre murs blancs, glacials, malgré les fleurs, malgré la lumière perçant de toutes ses forces une minuscule fenêtre, malgré le ciel bleu dehors, immensément bleu, et la mer et les vagues et le vent et le sable et les bruits insolents de la vie dehors. Mais sans ça, sans tout ça, à quoi bon ?
De part et d’autre de la chambre 152 se joue le combat d’une fille dont la parole seule peut rompre le silence d’une mère mourante et ainsi faire valoir sa volonté.
Les éclats de voix sont poussés jusqu’à l’essoufflement et les souvenirs surgissent, laissant entrevoir toute la complexité d’une relation où l’amour révèle aussi les manques. Car ce dernier combat pour une mort digne est aussi celui, universel, du temps où il faut apprendre à se dire adieu.
À travers une écriture fragmentée, Isabelle Rossignol oscille entre puissance et douceur pour mieux glisser dans les silences tout ce qui peut se jouer dans la vie de deux femmes. Chambre 152 est un texte d’une grande intensité où se déploie le chaos des sentiments qui hantent ceux qui restent quand leurs proches les quittent.
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