Quand il publie, en 1889, les nouvelles de Ceux de la glèbe, Camille Lemonnier n’est plus, depuis quelques années déjà, un inconnu. Philippe Gille signale, dans Le Figaro du 6 février, un livre qu’il a peut-être feuilleté distraitement – il n’y compte que six nouvelles, alors qu’il y en a sept –, comptant probablement sur la notoriété de l’auteur pour s’épargner une lecture plus fouillée. Ces nouvelles sont, se contente-t-il de dire, «écrites avec la haute couleur, la franchise, j’allais dire la brutalité des œuvres de ce romancier de grand talent.» Fermez le ban.
Le Livre y consacre, le 10 mars, un article plus consistant où on lit notamment ceci: «Il y a une singulière poésie dans la Genèse, la nouvelle qui ouvre le nouveau volume de Camille Lemonnier; on y sent comme un reflet de la Bible, une Bible moderne, au langage plus rapproché de nous; la figure de la vieille Ka, enfantant sans cesse pour peupler la terre, a une allure grandiose qui impressionne et saisit.»
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