Cette nuit-là
« J'étais humain, avant. À ce qu'on dit. Moi, je ne m'en souviens pas, mais les gens qui m'ont connu quand j'étais petit disent que je marchais sur mes deux pieds comme les hommes. »
Dès la première page du roman d'Indra Sinha, finaliste du Booker Prize 2007, la voix du narrateur prend le lecteur à la gorge. Tour à tour truculente, enragée, crue ou cynique, c'est celle d'Animal, un Indien de dix-neuf ans réduit à marcher à quatre pattes depuis « cette nuit-là » : l'explosion de la Kampani, une usine américaine de pesticides, qui fera 20 000 victimes. Quand s'ouvre le récit, la mort hante toujours la ville, le lait des jeunes mères est empoisonné, les femmes donnent naissance à des enfants difformes. Mais la Kampani refuse de reconnaître sa responsabilité. À travers le regard d'Animal, et son langage d'une puissance unique, Indra Sinha noue les fils imaginaires de la résistance de toute une ville confrontée à l'une des plus terribles catastrophes industrielles du XXe siècle, restée à ce jour impunie.
« C'est la langue qui est le véritable héros de ce roman. Cet Animal polyglotte s'exprime à travers un extraordinaire torrent de mots, un feu d'artifice d'anglais, de français, d'hindi, de poèmes, de jeux de mots, de vacheries scatologiques et de sortilèges tout droit sortis du chaudron du diable. L'effet est proprement génial. »
Times Literary Supplement
« Ce roman étonnant donne à la tragédie de Bhopal le monument littéraire qu'elle attendait. Elle le doit avant tout aux monologues salés et scabreux de l'un de ses héroïques survivants, Animal. »
The Independent
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