«Il faut être bilingue dans une langue et en parler une autre...» disait Valéry Giscard d'Estaing. C'est peu dire que les Français et les hommes politiques ne se comprennent plus. Et pour cause : ils ne parlent pas la même langue ! Certes, quelques-uns font parfois de leur mieux pour se faire entendre : «Si Giscard a été battu, expliquait justement Gérard Longuet, c'est parce que Mitterrand a eu davantage de voix.» Voilà qui est clair. Mais pas suffisant.
Les nécessités du discours politique interdisent d'appeler un chat un chat. Le cynisme électoral le déconseille. Comme il faut bien mimer un débat - «car les Français attendent un vrai débat» - chaque parti, chaque courant, chaque groupuscule, chaque obédience cultive son propre patois.
C'est mon avis et je le partage est le lexique de tous les partie, en forme de dictionnaire, pour que chacun tente de comprendre chacun. Et vice-versa. On y entend Chirac, Balladur, Jospin, Villiers ou Arlette, mais aussi les silences de Raymond Barre, les faux-semblants centristes, le sabir torturé des «mis en examen» (ils sont assez nombreux pour grossir un chapitre), sans oublier la seule langue morte étudiée ici : le communiste.
Philippe Vandel, avec l'humour mais aussi le sérieux qu'on lui connaît, étudie dix-huit dialectes. Chaque chapitre développe vocabulaire, syntaxe et style, pour se clore par de courts exercices qui permettront aux novices de mesurer leurs progrès. C'est mon avis et je le partage est le premier traité de linguistique pour nous faire rire autant que réfléchir.
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