« Le pape François se présenta à ma porte en remplissant de blanc l'ouverture et en écartant les bras, comme si j'étais une fille perdue et retrouvée. Pourrais-je être son enfant adoptive ? Orpheline de mère et de père, parce que née juive, fille d'aucune autre faute, fruit de cet arbre qui a des racines millénaires en moi que ses éternels ennemis ne sont pas parvenus à déraciner malgré tout. Est-ce le passé qui pèse sur le présent ? »
Après avoir lu « La lettre à Dieu » qui clôt Le Pain perdu, le pape François décide de rendre visite à Edith Bruck. Cet événement considérable, suivi de plusieurs autres rencontres, est ici raconté sur un ton à la fois tranchant, caustique, ému et poétique. Cette méditation à deux, entre le chef de l'Église catholique et une déportée juive athée, se termine sur l'horreur de la guerre en général et celle de l'Ukraine en particulier. (Olga, l'aide à domicile de l'auteur, toujours présente, est ukrainienne.) Le pape, dans sa préface, souligne l'envergure humaine exceptionnelle d'Edith Bruck et, hanté par la culpabilité de sa communauté quant à la Shoah, situe cette tragédie du XXe siècle sur un plan temporel beaucoup plus vaste, ouvrant vers une réflexion métaphysique.
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