Pour Jean-Claude Kaufmann, la crise sanitaire est révélatrice d'un possible « glissement civilisationnel » vers une forme de vie plus simple et tranquille, au risque d'abandonner certaines de nos libertés.
Les confinements ont été de plus en plus pénibles à vivre pour certains, piégés dans leur appartement surpeuplé, mais pas pour tout le monde. Une majorité de personnes a même trouvé quelques agréments discrets dans le fait de se laisser un peu aller, de dormir davantage, de faire moins d'efforts vestimentaires. L'existence toute simple avec les siens, n'était-ce pas là l'essentiel ?
Ces événements ont agi comme un révélateur personnel. Et comme révélateur de tendances longues de notre société, qui nous entraînent vers un désir toujours plus grand de lenteur, de douceur, de silence, de mollesse existentielle, alternative à une société trépidante et exténuante, qui perd parfois le sens de son agitation.
Jean-Claude Kaufmann analyse comment l'élargissement continu du pouvoir de décision des individus a fini par accumuler une surcharge mentale. Et pourquoi devoir décider de tout, sans cesse, par soi-même, n'est pas une sinécure. Mais serions-nous véritablement prêts à abandonner certaines de nos libertés pour une vie plus tranquille ? Pour le sociologue, le nouveau pays de Cocagne dont rêvent certains est traversé par des contradictions qui dessinent les enjeux politiques à venir.
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