À supposer qu'une forme de méritocratie à la soviétique ait jamais existé en Roumanie, Nicolae Ceauşescu, né en 1918, en serait l'un des plus illustres représentants. Engagé au sein du parti communiste dès l'âge de 15 ans, il en gravit tous les échelons dans le sillage de son mentor, Gheorghe Gheorghiu-Dej, le maître du pays, jusqu'à sa propre arrivée au pouvoir en 1965. Le nouveau secrétaire général du Parti, soucieux d'éviter la déstalinisation, joue la carte nationaliste contre les évolutions en cours à Moscou. En même temps, il s'inscrit dans une veine modernisatrice, et ses débuts sont salués par l'opinion grâce à une certaine libéralisation culturelle, à l'amorce d'une société de consommation, et à une opposition à la Russie qui lui ouvre la voie de l'Occident - il apparaît alors comme une sorte de Charles de Gaulle du camp soviétique, nationaliste et indépendant.
Toutefois, une forte dégradation de la situation économique, la fin de la guerre froide et l'arrivée de Gorbatchev au pouvoir, une politique de plus en plus répressive - menée par la tristement célèbre Securitate, omniprésente et toute-puissante police politique -, ainsi qu'un culte de la personnalité sans limites, élevant sur le pavois celui qui se fait appeler le « génie des Carpates » ou bien le « Danube de la pensée », creusent le tombeau d'un régime de plus en plus impopulaire. Sur fond de révoltes insurrectionnelles, Ceauşescu et son épouse Elena - qu'il avait fait nommer vice-Première ministre - sont renversés le 22 décembre 1989 et exécutés trois jours plus tard au terme d'une parodie de procès. Les images, choisies, diffusées par la télévision roumaine ont rapidement fait le tour du monde.
Une biographie magistrale, informée et maîtrisée, qui offre un condensé du drame est-européen.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.